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On ne voit pas encore d’épargnant portant « gilet jaune » et pourtant il y aurait de quoi.

Pensez que depuis au moins 5 ans, avec la politique de taux zéro pratiquée, pour le grand bénéfice des banques et des Etats, par la Banque Centrale Européenne, les épargnants subissent, année après année, un impôt invisible mais bien réel sur leur épargne financière, celle des plus démunis.

Ainsi, malgré une inflation qui approche les 2% pour cette année, le livret A voit sa rémunération désespérément bloquée à son taux plancher de 0.75%. Presque un taux de rêve à côté de son frère cadet le livret B proposé à… 0.10%.

Dans ce contexte, le Livret d’Epargne Populaire fait exception avec sa rémunération nette d’impôts et de charges sociales de 1.25%. Par ailleurs, contrairement à une idée répandue, s’il s’agit bien d’un placement « populaire », celui-ci n’est pas forcément réservé aux seuls démunis qui, du reste, serait bien incapable d’avoir quelque épargne que ce soit.

Selon les indications fournies par le Ministère de l’Economie, 40% des ménages seraient éligibles.

Rappelons à ce stade que pour ouvrir un « LEP », il faut avoir un « revenu fiscal de référence » de moins de 19 467 € pour un célibataire et moins de 29 864 € pour un couple.

Avec un revenu médian de 1850 € tel que constaté par l’INSEE, pour une fois, les estimations du nombre de bénéficiaires potentiels fourni par Bercy parait assez réaliste et même presque en deçà des chiffres relatifs à la rémunération statistique de nos concitoyens.

Rajoutons qu’il n’y a pas de difficultés pratiques pour ouvrir un LEP, distribué par l’ensemble des banques (hors banques en ligne) sous réserve de production de son dernier avis d’imposition.

Malgré ces bonnes dispositions, le LEP semble être sorti des écrans radars bancaires. Sa collecte, limitée à 7700 € par livret, plafonne depuis près d’une dizaine d’année à 40 milliards d’euros, un montant très modeste même rapporté à son cousin le Livret de Développement Durable dont l’encours atteint, pour sa part, les 100 milliards d’euros.

En fait, ce sont les banques qui freinent, discrètement, la collecte du LEP. Dans la mesure où elles conservent la moitié des fonds collectés (l’autre moitié étant centralisée auprès de la Caisse des Dépôts), elles ne sont pas très « chaudes » à payer aussi cher une ressource qu’elles peuvent avoir… gratuitement auprès de la Banque Centrale Européenne.

Donc, vous l’aurez compris, si vous voulez un LEP, ne comptez pas sur votre conseiller pour vous le proposer, il vous faudra le réclamer !