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Bourde colossale ou trait de génie, l’avenir le dira. En tout cas, la Banque Nationale Suisse, l’équivalent de notre Banque Centrale Européenne a -et le mot est faible- créé la surprise, le 15 janvier dernier, en abandonnant la défense de sa monnaie.

Pour ceux qui ne suivraient que de très loin les péripéties monétaires du franc suisse et des devises en général, précisons que, contrairement, à son acceptation habituelle, la défense dont il s’agit ici concerne un risque de hausse de la monnaie suisse et non l’inverse.

Donc, pour endiguer ce risque de hausse de la monnaie suisse, depuis 2011, la « BNS » – la Banque Nationale Suisse » a décidé d’arrimer le cours de sa monnaie à l’Euro, à titre principal, la zone « Euro » constituant l’un de ses principaux débouchés commerciaux.

Ce faisant la BNS entendait favoriser le secteur industriel suisse, toute hausse de sa monnaie surenchérissant ses exportations et portant atteinte à son potentiel de croissance économique.
Comment ? Comme toute banque centrale, la BNS peut vendre sa propre devise qu’elle peut éventuellement émettre en imprimant théoriquement autant de monnaie qu’elle le souhaite. Réciproquement, elle va acheter des devises étrangères et, dans le cas présent, de l’Euro, ce jeu d’achat-vente poussant la devise suisse à la baisse.

La BNS avait d’ailleurs informé les marchés à l’époque qu’elle n’hésiterait pas à intervenir massivement chaque fois que le cours du franc suisse s’approcherait dangereusement d’un seuil critique défini par ses soins soit 1.20 CHF contre 1 Euro.

Une véritable aubaine pour les spéculateurs de tout poil qui étaient assurés de toucher le « jack pot » chaque fois que la monnaie touchait le fameux seuil d’intervention… jusqu’au 15 janvier dernier.

Petit hic, l’Euro, depuis le mois de mai 2014 est engagé sur une pente descendante. Donc, à chaque achat d’Euros pour empêcher le franc suisse de s’envoler et donc de nuire aux exportations suisses, la BNS se prenait une « paume » à due concurrence de la baisse de l ‘Euro.

Or, rappelons à ce stade, qu’une banque centrale, est presque une entreprise comme les autres avec un bilan, un compte de résultat et un bénéfice ou… des pertes.
Et les pertes commençaient à être très importantes surtout au moment où la BCE semble sur le point de lancer un « quantitative easy » à la sauce européenne qui risque de renforcer les pressions baissières sur l’Euro.

La décision, sur le fond ne semble donc pas si incohérente qu’elle a pu paraître aux yeux de nombreux commentateurs économiques.
Sur la forme, c’est une autre paire de manches. On est loin, très loin de la doctrine « Greenspan » l’ancien directeur de la « Fed » pour qui la politique d’une banque centrale se doit avant tout d’être lisible et même prévisible.

Une doctrine adoptée depuis par la quasi-totalité des banques centrales qui fait la part belle à la « communication ». Sauf par la BNS !!!
Sur un plan plus pratique, comme toujours, il y a des gagnants et des perdants.

En fait peu de gagnants mis à part les travailleurs frontaliers dont la rémunération va bondir à la fin du mois d’environ 20%. Tant mieux pour ces veinards qui peuvent se permettre d’envoyer un petit cadeau à Thomas JORDAN, le patron de la BNS.

A l’inverse, les perdants sont légions. A commencer par les spéculateurs et les exportateurs suisses.
Plus inquiétant encore est le sort de milliers d’emprunteurs français, particuliers ou collectivités locales, qui ont, sur le « bon conseil » de certaines banques emprunté en francs suisses.
Ces derniers risquent, s’ils ne font rien, de se retrouver étranglés par des mensualités qui vont bondir de plus de 20% !

Pas d’autres choix pour eux que de « croiser le fer » avec ces banquiers qui ont vu davantage leurs intérêts que ceux de leurs clients.
Pour tous ceux qui sont dans ce cas, vous pouvez prendre contact avec l’association « France Conso Banque »*.

D’une manière générale, répétons une énième fois qu’il faut éviter les prêts à taux variables et les prêts en devises qui ont d’ailleurs été depuis interdits aux particuliers (article L 312-3-1 du Code de la Consommation en vigueur depuis le 1er octobre 2014).

(*) Les adhérents concernés peuvent envoyer leur dossier directement sur l’adresse mail avec comme objet « prêt CHF » ; les non adhérents peuvent consulter notre « hot line » 0899.230.681 (1.34 € +0.34 cts / mn).