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C’est devenu impossible de passer à côté, elles s’affichent partout. Publicités à la télévision, affiches géantes dans le métro ou dans les journaux, elles ont envahi le microcosme bancaire. Les banques en ligne rivalisent d’ingéniosité pour se démarquer les unes des autres et vous attirer dans leurs filets. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.

Coûts réduits, simplicité, interactivité… les raisons d’être tentés par les banques en ligne ne manquent pas. À condition, bien entendu, de faire le bon choix et de se poser les bonnes questions. Nous avons analysé les six principales d’entre elles (Boursorama, BforBank, ING Direct, Hello Bank, Fortuneo & Monabanq), celles qui sont le plus visible sur le marché, afin de découvrir ce qui se cache derrière leurs nouveaux modèles.

A qui appartiennent-elles ?

Si elles ne pèsent encore que 5 % de la clientèle bancaire, elles représentent depuis peu un quart des nouvelles ouvertures de compte. Leur principe est simpliste : l’absence de guichets, principal atout pour attirer les tarifs vers le bas. La plupart d’entre elles vous proposent également une carte bancaire gratuite. A partir de là le tintouin recommence avec un nombre d’offres et une concurrence accrue et féroce. Mais comment peuvent-elles se permettre de vous offrir autant d’avantages ?

La première question à se poser, si l’on veut faire son choix en toutes connaissances de cause, c’est à qui appartient cette « banque en ligne » car, ô surprise, elles sont toutes des filiales de grands groupes. Donc bon, ne choisissez pas la banque que vous quittez en mauvais termes, ce serait …ballot.

Boursorama Banque est ainsi une entité filiale de la Société Générale. BforBank ? Le Crédit Agricole. Hello Bank est issue de la BNP PARIBAS. Monabanq ? Du CIC Crédit Mutuel et Fortuneo, du Crédit Mutuel de Bretagne ! Voilà, les bases sont posées.
Des frais moindres mais des inconvénients

Les banques ont l’obligation de rendre publique la liste de dix tarifs d’opérations de base. Cartes bancaires gratuites, retraits illimités sans frais dans tous les distributeurs, frais d’opposition réduits à néant, découverts autorisés à taux préférentiels…Sur la plupart des opérations dites basiques, elles sont bien plus avantageuses que leurs maisons-mère.
Attention toutefois, la gratuité de certains services peut être soumise à conditions: montant minimum sur le compte, minimum de revenus mensuels ou d’épargne maison (Boursorama, Fortuneo) pour profiter d’une carte bancaire à 0 €, etc. Avant de s’engager, il faut y regarder de plus près.

On peut citer au moins six aspects négatifs :
-la perte du contact humain. Est-ce que vous vous déplacez souvent en agence et est-ce que cela fait avancer vos dossiers ? Le risque de tout faire en ligne et par téléphone est de perdre une relation privilégiée avec son conseiller, ce qui peut jouer sur les négociations à venir.

-les conditions d’entrée restrictives : ne nous y trompons pas, les banques en ligne ne l’explicitent pas forcément dans leurs pub, mais elles s’adressent aux clients aisés. Ainsi, Boursorama la plus forte croissance (+24 % l’année dernière + de 700 000 clients, numéro 2 du marché derrière ING Direct + 1 000 000 clients), BforBank et Hello Bank visent un public plutôt haut de gamme. Comprenez par là qu’il vous faudra avoir des revenus en conséquence, ou bien un apport mensuel important. Malgré tout de grosses différences existent. Monabanq demande de justifier que de 750€ nets/mois alors que Fortuneo et Boursorama en demandent 1 200€. Autre solution, l’encours minimum: 5 000€ pour Boursorama, ING, Fortuneo et Hello Bank pour une carte de paiement standard, de 10 à 15 000 pour une carte de paiement Gold ou Premier.

-Impossible de déposer du liquide : c’est clairement le talon d’Achille de ces banques puisqu’elles n’ont pas d’agences. La seule solution est d’aller dans un bureau de poste et d’effectuer le dépôt avec un mandat cash, mais cette solution est payante !

-L’encaissement des chèques peut prendre plus de temps : en moyenne 2 à 3 jours de plus puisqu’il faut envoyer son chèque au siège de la banque en ligne. Si vous percevez votre salaire comme ça, cela peut vous poser quelques désagréments…

-Le dernier frein concerne l’offre de crédits. Mis à part Boursorama Bank (crédit immobilier) et Monabanq (crédit consommation), la plupart des autres n’en proposent pas. ING ne s’y est mise que très récemment.

-L’insécurité : les clients bénéficient bien entendu des mêmes garanties légales que celles des grands groupes dont elles sont issues. Toutefois, lors de l’encaissement des chèques, vous n’êtes pas à l’abri de vous les faire dérober avant qu’ils ne parviennent à destination. De plus, il faut se méfier d’avantage des piratages informatiques (qui peuvent également toucher les services en ligne des banques traditionnelles).

Filiales d’importants groupes financiers, leur raison d’être, l’interactivité, peut également être leur talon d’Achille. Moins de frais, mais moins de services et moins de contact humain. Si elles sont bien plus compétitives au niveau des tarifs et de la souplesse d’utilisation, ces avantages sont à pondérer en fonction de votre profil et de comment vous percevez la relation bancaire.

En fin de compte il faut, comme pour une banque classique, faire très attention au frais annexes et aux annonces qui vous promettent monts et merveilles ainsi que des cadeaux de bienvenue. Méfiance avec les frais de gestions interdits bancaires (de 0 à une trentaine d’euros), le découvert autorisé (environ 8%) et celui non autorisé. L’assurance perte et vol (gratuit à une trentaine d’euros) et les différents crédits proposés.

 

(*) Article et enquête réalisés par Gautier AEBISCHER – Journaliste. Gautier AERBISCHER est également président de la section locale France CONSO BANQUE Paris Grand Sud.