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La nouvelle est presque passée inaperçue mais les autorités européennes ont jugé « obsolètes » les procédures de sécurisation des cartes bancaires y compris celles concernées par le système dit de sécurisation renforcée mis en place pourtant en ce tout début d’année 2018. Elles demandent donc aux banques de revoir leur système de sécurisation pour septembre 2019 en même temps que la mise en place de la norme DSP2.

Un état des lieux inquiétant

Il faut dire que les chiffres en la matière ont de quoi inquiéter. Selon l’Observatoire de la Délinquance :

  • La cybercriminalité a augmenté de 32% entre 2016 et 2017,
  • Les escroqueries bancaires toucheraient désormais 1.2 millions de ménages pour un coût d’environ 800 millions d’euros,
  • Avec une forte concentration des fraudes sur les cartes bancaires qui enregistrent à elles seules environ 60 % des fraudes en question,
  • Un fort développement des fraudes sur les autres moyens de paiement, chèques et virements en tête.

Face à un environnement qui se dégrade surtout, ne changeons rien !

Dans un contexte de progression des fraudes aux moyens de paiement, les banques sont tout simplement dans le déni et l’incantation.

En ce début d’année, avec la mise en place du système d’authentification forte, on allait voir ce qu’on allait voir et reléguer les fraudes aux oubliettes. Au passage, les banques n’hésitaient pas à culpabiliser leur clientèle avec un (pseudo) argument imparable : puisque nos cartes sont sécurisées, les fraudes proviennent (forcément) de la négligence de la clientèle. Ben voyons !

En fait, compte tenu des intérêts en jeu, personne, sauf les utilisateurs de cartes bancaires, n’a intérêt à faire évoluer la sécurité du système.

Rappelons à cet effet que les cartes bancaires, ce sont :

  • 68 millions de cartes bancaires rien qu’en France,
  • 600 milliards de transactions effectuées,
  • Environ 2 milliards de commissions bancaires.

On comprend dès lors mieux la position des banques qui n’entendent pas céder aux nouvelles normes européennes en matière de sécurisation des cartes bancaires et qui ont demandé que les nouvelles normes soient repoussées d’au moins 3 ans !

Les fraudeurs ont encore de beaux jours devant eux.

Pire, la sécurité s’est « mercantilisée » et est en passe de devenir un élément de facturation bancaire. Telle est la position de certaines banques comme la BNP ou la Société Générale qui tarifient désormais le renforcement, optionnel, de la sécurité de leurs cartes bancaires.

Une position extrêmement contestable…