Les banquiers peuvent se frotter les mains. Grâce au coronavirus, ils ont pu échapper à la mise en place de coûteuses campagnes de publicité pour convaincre tant les commerçants que les consommateurs d’adopter massivement ce mode de paiement.
Tout le monde en redemande alors même que subsistent certaines zones d’ombre sur lesquelles il n’est pas inutile de s’attarder.
Quelques rappels
Pour mémoire, le « sans contact », a été lancé en 2011 après l’échec cuisant de « Monéo » dont l’objectif était déjà de supplanter les paiements en espèces. A ce jour, plus de 90 % des cartes sont compatibles « sans contact », attribuées la plupart du temps d’office par les banques, et acceptées chez plus de 70% des commerçants selon nos estimations. Jusqu’en 2017, le plafond était limité à 20 €, date laquelle il a été passé à 30 €, seuil lui-même augmenté à 50 € depuis le 11 mai dernier.
Un bon « business » pour les banques
Les banques se sont données un mal de chien pour faire adopter le « sans contact ». Ce n’était pas forcément gagné, surtout après la débâcle de « Monéo ». Rappelons que l’objectif de ces dernières est toujours le même : « être obligé de payer pour payer ». Et le sans contact n’échappe pas à cette règle d’airain puisqu’à chaque transaction, un « impôt » invisible mais bien réel retombe dans la poche de nos amis banquiers, soit entre 0.2 et 0.3% du montant de chaque transaction. Et ce, sans compter les frais de location de « TPE » aux commerçants et les coûts de maintenance associés.
Vers un recul des paiements en espèces
Autre objectif non avoué : faire reculer les paiements en espèces. Et là, ce serait plutôt l’Etat qui pousserait à la roue. A ce sujet, tordons le coup à une image souvent véhiculée par certains médias comme quoi les Français seraient d’affreux « beaufs » attachés contre toute « rationalité » aux règlements en espèces. Selon la dernière étude de la Banque de France sur le sujet, si 68% des paiements, en volume, sont effectués en espèces, ils ne concernent, en valeur, que 25% des transactions. Au niveau européen, c’est très exactement le double. Rappelons aussi que s’il est désormais interdit de régler des sommes en espèces pour des montants supérieurs à 1000 €, tel n’est pas le cas dans beaucoup de pays. En Allemagne, le pays qu’on cite volontiers en exemple, rien n’interdit de payer sa BMW flambant neuve… en espèces.
Et la fraude dans tout ça ?
Sur le chapitre « fraude », comme d’habitude, « on » est très discret. Selon le Groupement Carte Bancaire, le paiement sans contact ne serait pas plus risqué qu’un autre moyen de paiement. Voilà qui ne nous rassure pas vraiment lorsqu’on sait que la fraude bancaire, tous moyens de paiement confondus, touche environ 1 million de personnes par an pour un montant global proche du milliard d’euros !
Plus précis, l’Observatoire des Moyens de Paiement nous apprend que la fraude par paiement sans contact serait 2 fois plus élevée qu’avec les paiements par carte avec code.
Qu’on se le dise !
La jungle des plafonds de paiement
Une des causes possibles aux fraudes constatées réside probablement (avec les failles informatiques propres au système lui-même) dans la jungle des plafonds de paiement. Car, si sur le principe, les choses sont simples, chaque banque accommode ledit principe à sa manière. A ce sujet, il faut savoir qu’il existe en fait un double plafond ; celui du règlement lui-même soit, en théorie, 50 € par transaction, et un plafond dit périodique. Et c’est à ce niveau que cela se gâte. Si chez ING, le plafond est de 120 €, il n’est que de 80 € à la Banque Populaire et même 60 € au Crédit du Nord. A la BNP, on fait dans l’originalité avec non pas un plafond en valeur mais en nombre d’opérations ! La période étant elle-même variable puisque dans beaucoup de cas, il suffit de faire un paiement avec code pour « recharger » le plafond de la partie « sans contact ».
On aurait pu imaginer à la fois plus simple et plus uniforme. Tout ceci ayant un impact sur la sécurité du système qui peut facilement, dans certains cas, être contourné. Exemple, si vous voulez régler une transaction de 60 €, donc au-delà du plafond réglementaire, il vous suffit de payer 2 fois 30 € ! Est-ce bien normal ?
2 Commentaires
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Une amie c’est fait voler sa carte. Dans la demie heures le voleur a utilisé la carte pour payé 5 achats. Chaque entre 40 et 50 euros , bien sûr sans contact.
La banque a remboursé que un achat.
Bonjour,
La banque doit rembourser intégralement les mouvements frauduleux.