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C’est encore pire que ce qu’on pouvait penser !

Lors d’un précédent article, on vous a décrit l’enchainement chronologique d’une décision inédite jusqu’alors, à savoir le blocage de certains fonds d’épargne, huit au total, gérés par la société de gestion H2O, une des filiales du groupe BPCE via NATIXIS.

Comme d’habitude en la matière, les informations diffusées sont parfaitement « calibrées » – il ne faudrait pas contrarier la communication « institutionnelle » qui suggère aux épargnants de prendre davantage de risque – et au « compte-goutte ».

Combien de milliards en jeu ?

Dans un premier temps, il a été suggéré que les fonds incriminés étant très spécialisés, ceux-ci n’auraient été diffusés que de façon restreinte, une façon habile de dégonfler le problème.

En fait, on est en train d’assister à un vrai phénomène de place qui risque d’entacher la réputation de Paris en sa qualité de centre financier. Certains pourront se consoler en se disant que les Allemands avec Wire Card ne sont pas forcément mieux lotis.

Côté français, ce serait près de 10 milliards d’euros qui seraient concernés, et avec cette dizaine de milliards, des dizaines de milliers d’épargnants. Rien de moins.

Depuis le 13 octobre, suite de la saga H2O

Chance, le 13 octobre ne tombait pas un vendredi. Et c’est tant mieux pour les épargnants concernés qui, non contents de s’être faits rincer côté performance des fonds, ont de plus leurs avoirs bloqués.

Le 13 octobre, les fonds gelés ont été « splittés » en 2 pour séparer la partie illiquide des fonds, soit 10 à 30 % selon les cas, de la partie « saine ». Enfin, partie saine si on peut s’exprimer ainsi car il y a fort à parier que si cette partie redevient négociable, ce sera au prix d’un bain de sang financier coté performance. Concernant la partie illiquide, qui a dû déjà perdre environ 60%, rien à attendre avant fin 2021. Le temps risque d’être long pour certains… 

Y a-t-il eu délit d’initié ?

Seule une enquête pourrait évidemment apporter une réponse à cette question. Toujours est-il qu’on relève quelques détails troublants. Début juillet, le gendarme britannique des marchés financiers s’est intéressé de très près à H2O ; la société, quoique dans le giron d’un groupe français et commercialisant les produits concernés à des Français, n’en étant pas moins basée à Londres.

Dès lors, courant juillet, on a assisté à de fortes sorties de fonds, une sorte de sauve-qui-peut, mais réservé à des personnes particulièrement avisées ou alors particulièrement bien informées. Encore que pour être juste, mentionnons que le Financial Times, mieux informé en apparence que les autorités de contrôle, avait signalé fin juin l’existence d’actifs illiquides pour des montants significatifs. C’est fou le nombre de personnes qui ont pu lire le « FT », sauf apparemment ceux dont c’était précisément le boulot.

Les autorités de contrôle à la peine 

Côté français, comme à Waterloo, Grouchy est arrivé bien tard sur le champ de bataille. On peut se demander comment l’APCR, l’AMF et le HCSF, ont-ils fait pour réagir aussi tardivement. Pour rappel, seuls 3 fonds ont finalement fait l’objet d’une interdiction de commercialisation le 28 août à 12h30. 2 mois pour intervenir, franchement, cela ne fait pas sérieux. Et côté pas sérieux, on est servi. Alors que l’ACPR a finalement décidé de geler 3 fonds, le gestionnaire, lui, bloquait de son côté 5 fonds supplémentaires… 

Et dans ce genre de situation, le capitalisme sans frontières offre le pire de ce qui peut être fait dans le genre. Suivez le guide. La société de gestion étant basée à Londres, elle dépend de la Financial Conduct Authority, le gendarme britannique de la finance. Mais les fonds étant de droit français, ils relèvent de l’autorité de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers). Si par ailleurs, la distribution et la vente de ces fonds se font dans le cadre d’une assurance vie, alors, c’est l’APCR (Autorité Prudentielle de Contrôle et de Résolution) qui est compétente. Sachant qu’APCR et AMF siègent toutes les 2 au HCSF (Haut Conseil pour la Stabilité Financière). Simple non ?

Des réactions côté Crédit Agricole et…nulle part ailleurs

Tout le monde étant quelque peu gêné aux entournures, on a bien peu de réactions sur le sujet. Les conseillers en gestion de patrimoine se font tout petits tant leur responsabilité pourrait être mise en cause. Même silence embarrassé côté assureurs. Seul à ce jour, le Crédit Agricole a décidé de dissuader ses clients d’investir dans des fonds H2O qui, logiquement, vont être déréférencés. A priori, une initiative salutaire. Quoique. Quand on y regarde de plus près, on constate que le patron d’H2O, Bruno Crastes, est le même qui avait sévi précisément au Crédit Agricole dans les années 2010. Les clients qui avaient souscrit à l’époque des fonds bien nommés VaR – pour Value AT Risk – gérés par le même Bruno Crastes, n’en gardent pas forcément d’ailleurs le meilleur souvenir qui soit, les VaR 4 et 8 ayant en peu de temps, à l’époque, perdu jusqu’à 80% de leur valeur. 

Décidément, même dans un univers mondialisé, le monde est bien petit ! 

NDLR

Le Secrétariat Général de l’association a ouvert une cellule dédiée pour toutes les personnes concernées par cette affaire. Coordonnées sur www.franceconsobanque.fr

Les épargnants concernés par les produits mentionnés dans cet article peuvent se rapprocher utilement du Secrétariat Général de l’association FRANCE CONSO BANQUE pour compléments d’explication et analyse de leurs situations personnelles. Contact par mail, de préférence à : secretariat.general@franceconsobanque.fr

1 Commentaire

  1. Michel RUISSEAU

    Ce n’est que l’expression et les conséquence de cette communauté européenne dont le but et les moyens ne tiennent que
    dans les intérêts du système financier et bancaire.
    La CEE ne représente ni les intérêts des particuliers (sauf quelques uns), ni les intérêts des Nations. Il est plus que temps de s’y affranchir afin de retrouver notre indépendance économique et politique. Le recours à l’article 50 de la Constitution européenne doit être respecté. En 2005, il n’a pas été respecté pour les français et les néerlandais. Idem en 2015 pour les grecs. La CEE une démocratie……?
    Je me rappellerai toujours ce que m’avait dit un conseiller de Rothschild en 2003: Acheter de l’or et du franc suisse comme valeur refuge. Depuis 2008, l’or a augmenté de 206% et le FS de 57% par rapport à l’euro! Il n’avait pas menti.

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