C’est certainement une des questions les plus souvent posées par nos adhérents : quelle est la banque la moins chère ? Une question loin d’être aussi évidente qu’il n’y parait.
Les banques se font-elles réellement concurrence ?
D’abord, il faut rappeler que le secteur bancaire est un oligopole parfait où une poignée d’établissements, guère plus d’une demi-douzaine, concentre environ 80% de l’activité, ne laissant que quelques miettes aux nouveaux entrants.
Concernant les nouveaux entrants, principalement les banques en ligne, la plupart de ces dernières sont en fait filiales des premières, les banques en ligne étant conçues stratégiquement comme une diversification marketing de l’offre bancaire. C’est Renault rachetant Dacia ! A titre d’exemples, citons Boursorama filiale de la Société Générale, Fortunéo filiale du Crédit Mutuel (Arkéa), Monabanq filiale de «l’autre Crédit Mutuel», BforBank filiale du Crédit Agricole, etc. Du côté des néo banques, ce n’est pas mieux. Nickel est désormais filiale de la BNP depuis 2017.
En bref, au plan macro-économique, l’affaire est entendue, s’il y a concurrence, il ne faudrait pas en attendre des miracles. Et le plan micro-économique confirme cette impression d’ensemble. Les enquêtes prix réalisées par nos soins font apparaitre de curieuses convergences concernant notamment les prix des «services» sensibles. Pour les retraits en distributeurs, quand ils sont facturés, tout le monde, ou presque, facture le retrait à 1 €. Les commissions d’intervention, malgré les marges «pharaoniques» dénoncées par nos confrères de la CLCV (Confédération de la Consommation, du Logement et du Cadre de Vie), sont invariablement de 8 €, ni plus ni moins… Concurrence où es-tu ?
Les banques en ligne : victoire par KO technique
Si on n’est pas trop regardant coté services, les banques en ligne constituent un bon choix. Avec, toutefois, un certain nombre de réserves. La première de ces réserves est celle du prix lui-même, peut-il être le seul critère de choix ? S’il l’est pour beaucoup, 10% de nos concitoyens ayant franchi le pas, alors il n’y a pas à hésiter, la banque en ligne s’impose… sous réserve d’inventaire complémentaire. A cet effet, attention aux promesses de gratuité qui n’engagent que ceux qui y croient ! Les banques en ligne étant pratiquement toutes déficitaires, pour cause de coûts d’acquisition clients plus que significatifs, elles ont tendance depuis un à deux ans à faire de la gratuité « conditionnelle » liée aux avoirs détenus par ailleurs, les revenus domiciliés, l’utilisation ou non de la carte bancaire etc… L’idée générale étant d’avoir de « bons clients » ,comprendre « rentables ». En clair, la banque en ligne, sauf exceptions, n’est pas faite pour les «pauvres»…
Confusion dans les banque mutualistes ou coopératives
A ce stade, soulevons un point qui échappe à beaucoup de personnes, le cas des banques mutualistes ou coopératives. Elles pèsent environ 50% du marché bancaire avec des règles bien à elles. Une de ces règles à retenir concerne l’autonomie commerciale (jusqu’à un certain point) de leurs Caisses ou selon les appellations de leurs Fédérations. Et, le point intéressant étant que, dans un même réseau, certaines agences appartenant à des Caisses ou des Fédérations différentes peuvent se faire concurrence entre elles ! Cela donne lieu parfois à des procès, le Crédit Mutuel Arkéa s’étant vu interdit d’implantation à Paris pour ne pas faire de concurrence à l’autre Crédit Mutuel, celui d’Alsace. De la concurrence certes, on vous dit, mais pas trop non plus…
Au final, comment choisir ?
Au final, on pourrait utilement se servir d’un site assez peu connu lancé par le gouvernement sous l’égide du Comité Consultatif du Secteur Financier. Rien à voir avec les comparateurs commerciaux.
Le site en question se trouve à l’adresse https://www.tarifs-bancaires.gouv.fr/. Il permet de sélectionner, en fonction des services utiles à tout un chacun, et de sa situation géographique, la banque « la moins chère ».
Sur la base d’un panel de services spécifiques comprenant par exemple :
-
l’abonnement à un service de banque à distance,
-
une carte de paiement à débit immédiat,
-
des frais pour retraits d’espèces à un DAB concurrent,
-
le nombre de retraits DAB / mois
-
le coût des commissions d’intervention,
-
les frais de tenue de compte.
On obtient sur Paris le classement suivant des banques « classiques » avec réseau d’agences les moins chères :
Abonnement banque à distance | Commission d’intervention | Prix carte débit immédiat | Frais de tenue de compte | Nombre de retraits DAB* | Coût retrait DAB* | |
MACIF | 0 | 5 € | 37 € | 0 | illimité | 0 |
CREDIT COOPERATIF | 0 | 4 € | 42 € | 0 | 4 | 1 € |
CREDIT AGRICOLE ILE-DE-FRANCE | 0 | 8 € | 42 € | 0 | 3 | 1 € |
DAB = distributeur automatique de billets
*auprès de banques tierces
A noter qu’une fois de plus, on retrouve un hiatus entre Paris et la province, avec Paris en général moins cher, pour les services bancaires, que la province. Par exemple, la même carte du Crédit Agricole coûte, dans le Gers, auprès de la Caisse de Pyrénées Gascogne, 46 €, soit un écart de près de 10% en plus ! Cela démontre une fois de plus que lorsqu’existe un semblant de concurrence, le consommateur en profite au moins un tout petit peu. En sens inverse, il se fait joyeusement massacrer…
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