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C’est presque passé inaperçu et pourtant l’initiative est louable.

Depuis 2016, à l’initiative des pouvoirs publics (via la Banque de France et le Comité Consultatif du Secteur Financier), les consommateurs disposent d’un nouvel outil disponible sur internet www.tarifs-bancaires.gouv.fr leur permettant de comparer les tarifs pratiqués par l’ensemble (ou presque) des banques officiant sur le territoire français.

Alors, nouveau gadget ou réelle utilité ?

Pour le savoir, l’association France Conso Banque a mené, pour vous, l’enquête*.

Sur le fond, saluons un travail titanesque car en la matière, les banques pratiquent clairement une politique calculée de surabondance informationnelle. Un peu comme les opérateurs téléphoniques, difficile de s’y retrouver dans ce qui ressemble le plus souvent à un dédale tarifaire des plus denses. D’ailleurs, sans ironie aucune, on peut remercier les banques de ne plus envoyer ce type de brochure à chaque changement tarifaire, les forêts n’y auraient pas résisté !

Pratique également, la recherche qui peut être segmentée, au choix, par département ou par nature de service (prix d’une carte bancaire, d’une commission d’intervention…) ou encore par type de banque (banques à réseau, banques en ligne…). Encore qu’à l’usage, l’échelon départemental pourra être considéré comme trop important, les tarifications, selon nos enquêtes, variant par bassin d’activité économique.

Au final, on n’a pas résisté à la tentation de faire un test pour trouver qu’elle pouvait être la banque la moins chère à l’aide de ce comparateur public. Pour ce faire, on s’est toutefois limité à Paris et aux banques à réseau  les plus connues, les banques en ligne étant hors concours dans la mesure où elles s’avèrent quasiment toujours moins chères que les banques traditionnelles. Dans le même esprit, et pour éviter de tomber dans les travers dénoncés ci-dessus, on s’est volontairement limité à quelques services ultra classiques : carte à paiement différé (la plus utilisée), frais de tenue de compte, nombre de retraits gratuits aux distributeurs de billets, consultation par internet… En bref, que du basique de chez basique.

Avant de vous livrer les nominés et le vainqueur, quelques enseignements globaux et quelques demi surprises. 1er enseignement, le secteur bancaire confirme son côté oligopolistique, entre les 3 premiers de notre classement, les écarts sont epsilonesques. De la concurrence, oui, mais pas trop et seulement en apparence. Ainsi, en matière de retraits gratuits auprès des distributeurs de billets, les principales enseignes accordent presque toutes le même nombre de retraits gratuits : 3, exceptions faites du Crédit Mutuel et de sa filiale le CIC qui autorisent 4 retraits. La même remarque pourrait être faite concernant le montant des frais réclamés pour les retraits aux distributeurs excédant le plafond ; avec une belle unanimité, ils se situent tous à 1.00 € à l’exception de la Caisse d’Epargne qui facture 0.90 € le retrait hors plafond.

En contrepoint des observations faites précédemment, on note à l’inverse une volonté de différenciation tarifaire sur des produits sensibles comme la carte bancaire où l’on observe des écarts « significatifs » dans notre échantillon test. De 42.00 € au Crédit Agricole à 46.80 € pour LCL soit un écart de plus de 10%.

Au titre des demi-surprises, signalons le cas du Crédit Mutuel qui figure presque toujours dans le haut des fourchettes des tarifications testées. Une demi surprise car pour sortir des résultats financiers à la hauteur de ceux affichés par ce dernier, il faut bien les prendre « quelque part »…

Au final de notre classement, valable pour l’échantillon testé, le vainqueur qui en ressort est… le Crédit Agricole suivi de LCL et de la Banque Populaire.

Et votre banque, comment se classe-t-elle ?

 

(*) Enquête réalisée du 10 au 15 février 2016