Une interview exclusive de Michel Guillaud, Président de l’association France Conso Banque
BNP Paribas va proposer des conseils bancaires payants
Par Romain Subtil – 22 janvier 2021 – La Croix – Lien vers l’article en ligne
« Payez en plus… si affinité » : tel pourrait être le nouveau mot d’ordre adressé par BNP Paribas à ses clients, « Affinité » désignant un conseiller clientèle attitré dont les recommandations seront désormais payantes. Cela fait dix-huit mois que la banque teste ce dispositif de conseillers payants, dans une trentaine d’agences. En ce début d’année, la banque argue de la satisfaction des clients pour le généraliser.
Concrètement, le client de la banque pourra choisir entre un contact avec des conseillers non attitrés, qui donneront gratuitement des avis, et un conseiller attitré à raison de 12 € par mois. Celui-ci sera habilité à livrer des conseils demandant davantage d’expertise : gestion et optimisation d’épargne, projets immobiliers, préparation de la retraite, projets patrimoniaux, etc.
Scepticisme chez les associations de consommateurs
Les associations de défense des usagers se montrent sceptiques. « Faire payer des conseils suppose un lien de confiance entre le client et sa banque, d’une part, et de l’autre son conseiller, avance Michel Guillaud, président de France Conso Banque. Cette confiance n’existe pas vraiment, sachant qu’il est régulièrement reproché aux banques de faire tourner leurs conseillers ».
Si l’association admet qu’un conseil puisse être facturé, c’est à la triple condition qu’il soit « objectif, indépendant, de qualité. Dans le cas présent, aucun des trois critères n’est satisfait », avance Michel Guillaud, qui rappelle l’impossibilité qu’un conseiller bancaire salarié de la banque puisse orienter son client vers le produit d’une banque concurrente.
« La banque instaure un système de double marge : d’abord sur les produits qu’elle vend, puis sur les conseils qui l’accompagnent. Il y a une dualité du
commissionnement qui est choquante », reprend Michel Guillaud, qui recommande plutôt le recours à des conseillers en patrimoine indépendant ou à des courtiers en
crédit « qui ne se font rémunérer que lorsque l’opération est faite ».
Changer de modèle économique
Du côté de la banque, on met en avant « l’innovation » qu’apporte cette distinction entre les deux types de conseillers, en rappelant que le métier de conseiller bancaire n’est pas du tout appelé à disparaître. Le conseiller « Affinité » est pensé, selon les dirigeants de la banque, pour la clientèle ayant besoin d’un niveau d’expertise un peu plus poussé que la moyenne, sans aller jusqu’à s’offrir les services de son réseau « banque privée », encore plus pointus (et coûteux).
Cette évolution s’inscrit dans la suite de nombreuses initiatives qui ont vu les banques facturer des services sur lesquels elles ne se rémunéraient pas jusqu’alors. Avec des taux d’intérêt structurellement bas, elles ont vu fondre les marges qu’elles effectuaient sur les crédits. Comme d’autres, BNP Paribas modifie son modèle économique pour espérer maintenir ses revenus. Le nombre de conseillers bancaires devrait baisser légèrement au cours des deux prochaines années, sans que la banque ne procède à de départs contraints.
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Non seulement c’est une banque qui aime tondre les clients-moutons mais de plus elle fouille dans votre passé même prescrit et fait le choix . Un signe d’autocratie évident !!!
Apparemment la BNP (10 milliards de bénéfices en 2022) estime que ses clients, qu’elle considère manifestement comme des moutons, ne sont pas assez tondus.
En résumé, il s’agit de payer pour avoir accès à un conseiller dédié dont le niveau d’expertise et les critères de sélection pour le poste ne sont pas communiqués, et dont l’objectivité des “conseils” (émanant d’un salarié rémunéré et commissionné par la banque) n’est pas garantie (euphémisme).
Alors pourquoi faire partie du troupeau et payer pour un service qui n’en est pas un ?